Une histoire de crime réel absolument captivante est livrée par Lifetime. Le film met en scène Luke Macfarlane, célèbre séducteur de la chaîne Hallmark, qui change de réseau en jouant le rôle principal et en étant producteur exécutif de Amish Stud : L’histoire d’Eli Weaver. Mais ce qui est encore plus surprenant, c’est la transformation de Macfarlane, méconnaissable dans la peau d’Eli Weaver.
Si l’on doutait ne serait-ce qu’une seconde du talent d’acteur de Macfarlane, il suffit de regarder sa performance terrifiante et répugnante dans le rôle d’un individu manipulatif, que l’on ne peut décrire que comme un monstre. La force de ce film, et il y a de nombreuses choses qui méritent les éloges, réside dans la performance de Macfarlane. Il devient une personne totalement différente en un instant, capturant parfaitement le narcissique et sociopathe Eli Weaver dans toute sa notoriété.
Il est clair que ce qui attire l’attention dans ce film, c’est Eli, avec son comportement néfaste et son acte effroyable, mais le film parvient tout de même à donner à Barbara une voix et une présence. On ressent un sentiment de désespoir qui engloutit cette pauvre femme, alors que la vie des Amish l’enferme de toutes les façons possibles.
Les films sur les Amish sont souvent difficiles à appréhender, car leur mode de vie est si étranger et incompréhensible pour beaucoup d’entre nous, les “English”. Ils oscillent souvent entre le respect de la culture et de la religion en les représentant correctement et la perte de vue de ce qu’ils sont réellement. Ce film penche légèrement plus vers cette dernière option, mettant constamment en avant le mode de vie des Amish, ses aspects étouffants, intrinsèquement sexistes et difficiles.
Difficile de ne pas réfléchir à la façon dont le mode de vie Amish peut causer plus de souffrances que tout autre chose. Eli voulait-il convaincre les autres qu’il devait tuer sa femme parce que le divorce aurait été trop compliqué ? Nous savons que cet homme ne se souciait pas le moins du monde des commérages de sa communauté, qu’il ne respectait ni n’appréciait les enseignements de l’église, et qu’il menaçait plus ses amis et sa famille que tout autre chose. Et il est certain qu’il se fichait éperdument de ses enfants. Lors d’un des moments les plus poignants d’Amish Stud, il a suggéré de manière décontractée et sans émotion que s’ils faisaient exploser la maison, ce serait bien si les enfants mouraient, car ils iraient directement au paradis. Cet homme était vraiment sinistre !
Et pourtant, il entretenait régulièrement l’illusion que le mode de vie Amish était une restriction, l’empêchant de faire ce qu’il désirait vraiment. Pendant ce temps, malgré la dévotion de Barbara envers sa foi, la culture Amish l’a abandonnée à maintes reprises. Sa foi inébranlable l’empêchait de se soumettre aux désirs d’Eli. En effet, cet homme était un obsédé sexuel insatiable dont les pratiques sexuelles osées auraient fait de lui un déviant sexuel au sein de sa communauté. C’est pourquoi il était si frustrant de le voir forcer Barbara à satisfaire ses fantasmes d’alpha en la poussant presque à lui faire une fellation.
C’est toujours déconcertant lorsque quelqu’un poursuit activement une personne et la déteste ensuite pour être exactement ce qu’elle a toujours été. Barbara a été laissée en plein désarroi quant à son mariage et aux agissements d’Eli. Il était déchirant de voir à quel point elle dépérissait lentement avant d’être abattue.
Pendant la session, nous avons eu un aperçu de sa consultation avec un thérapeute extérieur à la communauté, peut-être un mennonite qui comprenait quelque peu son parcours, car les deux communautés se croisaient souvent. Cette séance nous en dit plus sur leur mariage et sur ce qu’elle ressent. Elle semble surprise par le fait qu’elle se trouve dans une relation malsaine et abusive, et bien que la conversation soit intéressante, nous aurions aimé en savoir un peu plus sur Barbara et voir des scènes entre les deux personnages pour mieux comprendre l’histoire.
Chaque tentative de demander de l’aide au Bishop et aux Anciens s’est soldée par un échec, le Bishop allant jusqu’à insinuer qu’elle devait réfléchir sur elle-même et apporter des changements pour comprendre ce qu’elle faisait pour que Eli s’écarte de leur foi et de leur mariage. C’était exaspérant. Contrairement à Eli, Barbara avait des choses à perdre. Elle se sentait prisonnière de sa foi et de sa culture. Elle ne pouvait pas quitter Eli ou divorcer. Le moindre geste contre lui ou la dissolution de leur mariage aurait entraîné son rejet de la communauté, la privant de son réseau de soutien, de sa famille et peut-être même de la garde de ses enfants. Tout cela lui importait énormément, ce qui l’a contrainte à mentir et à attendre, espérant qu’un jour elle accumulerait suffisamment de preuves des infractions d’Eli pour que les Anciens ne puissent…
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